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 PROCESSUS DE CRÉATION 

Le processus de la création artistique

Elizabeth Czerczuk propose un travail du souffle, de la voix, du chant, du corps en mouvement au service d’une forme d’art qui dépasse les clivages. Les jeux combinés du langage, du geste, de l’inconscient sont omniprésents, et les changements de registre sont fréquents. Le tragique est renversé parfois brutalement par le grotesque et l’absurde. Et l’absurde côtoie souvent l’irréel.

Elle travaille toujours en étroite collaboration avec un compositeur, la musique est une des lignes de démarche qui fonctionnent en trame de fond permanente. La lumière est aussi un des facteurs importants de la composition d’ensemble. La mise en scène développe son propre synopsis au fur et à mesure des répétitions en lien avec les improvisations des comédiens. La structure de chaque pièce est construite de manière exponentielle, non pas en capitalisant les scènes ou tableaux qui « marchent », mais chaque fois par une écriture régénérée et par la réinvention d’une nouvelle expression.

Le travail avec le comédien est basé sur le système de Stanislavski et développé par l’identification de Tchekhov, la biomécanique de Meyerhold, la pulsation et le contrepoint de Decroux, les marionnettes de Craig et le rythme de Dalcroze. Elizabeth Czerczuk propose un travail sur le corps et l’émotion dans leur intégralité, avec, pour pilier, la recherche du rythme scénique et de la voix. Elle privilégie la dimension organique et spontanée.

L’acteur sous sa direction doit être impliqué activement dans la construction de son rôle, engager son imaginaire, ses impulsions. Ce processus est composé de deux étapes. Le comédien doit se confronter à sa propre vérité intérieure (subconscient). « Plus précisément, dit-elle, il doit éveiller sa mémoire émotionnelle pour l’utiliser dans le processus de construction de son personnage. Cela se passe à travers différents exercices que je propose. Cette étape du travail avec l’artiste, je l’appelle la création d’une attitude de disposition émotionnelle.

Ensuite, je passe à une étape de recherche des attitudes physiques liées au rôle, comme les déplacements, les mouvements du corps, son rythme, ses contrepoints et ses pulsations. » Le comédien explore les différents modes d’expression et les réinvente davantage. Le corps endosse la fonction narrative, alors que la parole devient souvent un son dépourvu de signification.

C’est un travail de composition intimement lié à l’improvisation où la forme s’écrit dans les nécessités émotionnelles, puis se récrit par la force d’une nouvelle impulsion, quasi similaire, mais fondamentalement différente. Elle se récrira encore, plusieurs fois, avant de se fixer peut-être pour un seul soir, une seule représentation.

Cette forme théâtrale est donc intimement liée aux élans-impulsions-improvisations des comédiens. C’est ce qu’Elizabeth Czerczuk appelle le         « processus de création » qui est au fondement de sa démarche artistique. Chaque représentation est dès lors similaire et différente. C’est un théâtre qui se rapproche du rituel, mais sans y toucher réellement.

« J’agis, dit la metteure en scène, avec mes interprètes comme une sage-femme : je les aide à donner naissance à une authenticité artistique viscérale. Dans ce travail, je dois trouver un bon équilibre dans l’utilisation des ressources de la sensibilité, du corps et de la voix en accord avec le rythme personnel de l’acteur. » 

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